sex date sur un canapé avec plusieurs mecs

MEPHISTO, I’M FUCKING SOOO HIGH!

Bon, parlons de nous: D’être horny et high, du chemsex et de l’amour, party and play. Les Textes Mephisto, une édition de témoignages collectés par Love Lazers. 

Sommaire

Tentation. Être défoncé. Intimité. Témoignages d’une extension consciente. État mental. Envie de sexe. Ne pas s’en sentir capable sans. Se défoncer ensemble seuls. Ne plus rien prendre. Les effets positifs. Départ, descente. Mephisto, celui qui baise Faust sous le regard des autres mecs. Tension, performance, résistance. — Nous avons tout posé sur le papier. Parce que ce qui n’est pas dit pèse lourd entre nous. Une couche sur une autre. Histoires. D’aspirations passées. Recherche. Brûlure. Il faut qu’on en parle.

Les récits sur l’intimité et la défonce rapportés ici reposent sur les expériences de personnes réelles (les noms et lieux ont été partiellement changés, les noms de tiers toujours anonymisés) et racontées par elles ou couchées sur le papier par nous après qu’elles nous aient été racontées. Nous souhaitons une discussion sur l’ivresse des drogues dans nos vraies vies. Le choix des textes n’a pas pour objectif d’évaluer. Personne ne juge la consommation des autres. Au contraire, on veut parler ouvertement des chems et du sexe, de nos besoins et limites, d’agressions sexuelles (taboues), de limites et d’exclusion de toutes sortes. De solitude, de problèmes et de défonce. On a besoin d’une perspective positive : qu’est ce qu’on peut apprendre les uns des autres ? Comment maximiser le plaisir et comment réduire les risques ? Et comment Mephisto et Faust l’ont fait ? — Vivants dans le feu. Engagés mutuellement. À durée éternelle. Et teeeellement défoncés.

Les textes sont dans leur langue d’origine. Pour voir les traductions, cliquer sur le lien accolé au texte (parfois la traduction n’est disponible qu’en anglais).

Les textes mettent en scène un langage ou des scénarios explicites qui peuvent provoquer des sentiments ou souvenirs désagréables. Les récits transcrivent les expériences et les vues de ceux qui les ont écrites et ne correspondent pas forcément à l’opinion des membres de Love Lazers.

Notre but n’est pas de créer une plateforme où l’on peut stigmatiser d’autres personnes ou reproduire des stéréotypes. Cependant, nous publions tous les textes dans leur intégralité et cela pourrait laisser penser le contraire. Nous avons décidé de ne censurer aucun texte. Discutons-en !

> Informations complémentaires, soutien, ressources et liens (à la fin du texte)

Super chaud, super chems, super sexy

Baby, 27 ans, de Berlin, est actuellement à Anvers en Belgique dans le cadre d’un échange étudiant. Il dit que chaque pause est une bonne pause, mais qu’arrêter de se défoncer n’est pas une option sur le long terme.

Le mec a l’air super sexy sur les photos. Je suis chaud et veux le voir pour baiser. La discussion se passe super bien. Mais je me demandais à la fin s’il n’était pas complètement défoncé. C’est lundi matin à Berlin après tout et presque tout le monde sur le chat est défoncé. Bon, peut-être seulement la moitié. Je lui écris donc (et ai l’impression d’être super cool) : DROGUE : TU PEUX. JE FAIS UNE PAUSE. La réponse arrive tout de suite : MERCI. NON. JE PRÉFÈRE ÊTRE SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE — voilà, c’est tout. Discussion terminée.

Je fais une pause avec les drogues depuis maintenant 6 mois, sans vœux d’abstinence, juste une pause, et tu sais quoi ? Le plus dur pour moi, c’est d’avoir du sex avec des mecs qui sont perchés et ne s’en rendent même pas compte. Je reste ouvert.

A., 51 ans, San Francisco, États-unis, prend de la Méthamphétamine une fois par an depuis 4 ans.

Même si être intime et proche sous drogue ne semble pas réel, ça me manque.

Alejandro, 28, from Seville/Spain, runs a queer blog and lives in Berlin. He always has to deal with his friends or potential sex partners consuming more than he does.

The floor was full of plants. In the bathtub, in the kitchen, in the sink… The glasses and cutlery were full of soil. It was like an obsession. The door behind me fell shut. My instinct warned me that something wasn’t right. I was scared to death. The boy went to the bathroom, probably to wash up for a fuck. I took the opportunity to text my best friend on Whatsapp so she’d call me as soon as she could. I prayed that she’d have her cell phone handy and read my message. The guy and I lay down on the bed and he started kissing me. Suddenly my phone rings. It was my best friend. I then played what would have made me win an Oscar: I made up that my friend had fallen off her bike, that the poor thing had broken her leg and that she didn’t speak German. I ran out of the flat. The next day I got a message from the guy on Gayromeo saying that nobody could ever believe my poor performance. Maybe I’m not such a good actor after all, or maybe, like my grandmother, I’m incapable of lying. I blocked him immediately.

Would I be more honest today? I think I would. Sometimes I even feel it’s rather incoherent to ask someone for respect again, when I took it all from that boy that day. But at that moment I was overcome by fear, and perhaps also by immaturity.

Andrea 34 ans, travaille dans l’informatique, est un activiste LGBTQI et aime aller dans les sex parties de Berlin

La fête vient de commencer. Surtout là, dans la salle noire où je me dirige. Des dizaines de corps, se tortillant, s’accrochent, gémissent, se donnent du plaisir, planants, descendants. Certains fument juste une cigarette, d’autres préparent une trace sur leur téléphone. Certains sont entièrement habillés, d’autres n’ont jamais été habillés depuis leur arrivée. Certains ont une bite dans le cul, d’autres dans la bouche. Certains d’entre eux en ont une dans le cul et une autre dans la bouche, le spitroast.

Et puis je te vois. Je t’enlace, tu m’enlaces. Je t’embrasse, tu m’embrasses. Je te touche, tu me touches. Je peux goûter ton trou encore humide de tous ceux qui m’ont précédé. Tes yeux clignotent, se déplaçant dans toutes les directions. Ta bouche ne peut pas arrêter de bouger, mais tu ne dis pas un mot. Et d’autre part, à quoi servent les mots ici ? Tu es tellement sexy, peut-être même plus que perché.

Ton trou est doux et accueillant. Il n’attendait que ça, mais je suis sûr que je ne suis pas le premier. En moins d’une seconde, je te baisais. Puis quelqu’un m’attrape. Putain, tu ne vois pas que je suis occupé ? À moins que tu veuilles jouer avec nous, bien sûr. Mais il ne veut pas jouer. Il me chuchote juste  » Tu ne vois pas ? Mon ami n’est pas au courant de ce qui se passe.  » Eh bien, non, je n’ai rien vu du tout.

Trois gars dans un chillout

Caio, 35, tombe vite amoureux, surtout de couples. Enfant, il se branlait sur Capitaes da Areia de Jorge Amados, livre qui était interdit pendant la dictature militaire. Ce berlinois-brésilien découvert sa séropositivité en 2006.

Mon caleçon Hilfiger vole dans tous les sens à travers la rue, de balcon en balcon. JE VOUS AIME TOUS LES DEUX, c’est ce que j’avais écrit dessus avec l’eye-liner de Mariella. C’est l’été. Je venais juste d’arriver du Brésil pour m’installer à Sitges, à une heure au sud de Barcelone, chez Mariella, qui y travaillait pendant la saison. Un village de vacances plein de mecs gays, tous à la recherche d’autres mecs.
Énergie homo partout. Le paradis.

J’ai eu un coup le coup de foudre pour un couple de Manchester, après avoir couché avec eux. L’un d’eux s’avança devant la porte en verre et dessina un cœur. Je lis sur ses lèvres : NOUS AUSSI ON T’AIME. J’espère les revoir ces deux-là. Mais c’est l’été et il y a trop de mecs dans le coin. La foire aux homos dans la petite ville tourne à plein régime, le balcon restera donc vide. Puis ils auront disparu. Partis.

Une semaine plus tôt les deux s’installaient exactement sous mes yeux, direct en face, dans l’appartement de vacances au-dessus du sauna gay. Deux anglais du nord, type Skinhead, super chauds, blonds aux yeux bleus, tous les deux. Et des maillots de bain blancs ! J’arrive pas à regarder ailleurs. Mon rêve d’Europe ! Du coup, je sors sur le balcon. Je fume une clope. Ça mate. Je téléphone en short de sport. Sourires. Puis les cactus qui ne doivent pas être arrosés, disait Mariella. C’est comme du cruising. Finalement, l’un des deux appelle : HEY, POURQUOI TU VIENDRAIS PAS ?! – Je suis direct en face, nerveux, mais plus que prêt pour de nouvelles expériences – la libération sexuelle : un plan à trois avec un couple !

On parle un peu, l’un me donne un verre de coca. On trinque au soleil, à la fête, aux hommes – l’autre a déjà la main dans mon calbute. Comme dans un porno, de 0 à 100 : l’un me baise sur le rebord du lit bon marché, pendant que je suce l’autre. WOW, deux bites en moi, pensais-je. J’en veux, mais sur le moment je ne sais plus différencier ce que je veux et ce dont j’ai besoin. Tout est super chaud. C’est eux qui décident. Je n’ai aucune idée que je suis high, je ne savais même-pas ce que c’était. Le sexe est super bien. Mais comment est-ce que je suis rentré en face dans mon appartement au fait ? Plus tard, je reconstruis les événements, le mec a dû me donner du G sans que je ne m’en aperçoive. Ils ne m’ont pas demandé si j’en voulais. Ma conscience était ailleurs, aucun souvenir. Ce qu’est le G, et comment ça agi, je l’apprendrai des années plus tard. Je suis encore tombé environ 12 fois amoureux pendant cet été à Sitges : je baise une fois avec un mec et je m’oublie directement pour lui – jusqu’au prochain. Naïf et heureux. Je pars à la campagne rendre visite à Nicolette, une entraineuse de chevaux suisse, avec qui j’ai une affaire à côté de mes aventures avec les mecs. Mais je n’arrive pas à sortir de mon esprit le couple au balcon.

C’était l’été où j’ai été testé positif. Pendant des années j’ai cherché la responsabilité chez les autres : Est-ce que ce couple, ce soir-là, m’a fait ça ? – Je mets du temps à saisir : Oui, ça aurait pu se passer comme ça, mais moi aussi j’aurais pu les infecter. En plus, les mois précédant mon départ du Brésil n’étaient pas safe du tout : sexe caché, déprim’, culpabilité : on ne parle pas. C’est aussi à cause de cette peur que je suis allé en Europe. Maintenant je le sais, liberté, ça veut aussi dire danger. Pas trop le danger de la drogue ou d’attraper un virus. Plutôt le danger en moi de me consumer de désir pour les autres.

Matteo (28), italien, entraîneur personnel, vit à Londres avec son copain et est souvent à Francfort / M. Matteo est une personne déterminée qui trace son chemin personnel et le chemin de sa relation. Son copain a dernièrement de plus en plus de rendez-vous Chemsex et se réjouit de jouer son role préféré en tant que Sub. Ce n’est pas facile pour Matteo: « Quoi faire pour sauver ma relation ? »

whatsapp chat

whatsapp chat

Camillo, 29, video-artist from Bogotá/Colombia and a member of the vogue collective Tupamaras: when he is looking for sex at parties, nothing just happens. Once he was drinking lots of Aguardiente liquor:

This story might not be true, as the few things I remember happened while being completely drunk. Probably, the incident I’m going to describe now, was not that dramatic, but it has left traces.
It was my 25 years birthday celebration: a Depeche Mode tribute party with cheap booze and my crazy friends – the appropriate night to overdo it. Expect the worst, or the best, whatever.
Being faithful to the alcohol, I got quite drunk quite early and I went to the smoking area to have a cigarette. A wild punk was smoking too. I could only see his leather jacket, his boots and his jeans. I told my boyfriend “I like that punkero”.
Drunken whimsy, bravery of a faggot willing to do anything, or a personal challenge, I went directly to him. Without hesitating I asked him to dance with me. His answer was NO. His negative response led to my aggressive insistence. I was asking again and got a clear NO again. This time, as if he wanted to avoid having trouble, he got up, pushed me back and left the smoking room. Right after that, I’m not sure of what happened. The push was not strong enough to knock me down. Probably my friends or my boyfriend intervened so I didn’t get involved in a fight. In my head just anger and the awful laughter of all my friends. Making fun of me for being rejected by a cute, wild punk who didn’t accept my invitation to dance. As offended as a heartbroken teenager in her school prom night! At least I was lucky neither my face nor my ass got broken.
My rage was fuelled by more liquor, more cigarettes, more gossip until I ended up under a table listening to Precious or Policy of truth.

He was not even that cute. Drunken faggot stuff.

Un modèle de pin-up queer pour le PnP

Fritz, 48 ans, employé au zoo et gérant de bar à Berlin et Barış, 29 ans, sculpteur et DJ à Brême, faisaient la fête ensemble dans un club.

on prend plein de kéta + bla bla bla + direct des toilettes vers le dancefloor. au lieu de danser, on continue de parler. on se donne à fond et, pendant ce temps là, autour de nous tout se déforme + se transforme. sur le dancefloor ! le cliquetis des cymbales. c’est beaucoup trop bruyant ici devant les enceintes. on essaye de régler ce malentendu pendant des heures. sur le canapé, sur les tabourets du bar, après comme collés sous le plafond duquel la sueur goutte, dans la queue pour aller au toilette. il y a tellement de choses à discuter. en vrai, ce n’est pas une dispute, plutôt deux perceptions, la tienne + la mienne. c’est comme ça : des bons potes, rien ne peut s’immiscer entre nous. défoncés ensemble. tout de travers sous kéta. c’est comme ça que ça devait être. comme si on était en chute libre. tout de long en long, on entend l’écho de nos mots. mais qu’est-ce qu’ils veulent dire ?
enfin — finalement — après des heures + des heures de débat sans fin, aussi profond que bienveillant, on s’accorde sur le fait qu’on fera mieux la prochaine fois. pour que ça ne se reproduise plus. qu’on en retire quelque chose. pas attendre plusieurs jours pour qu’on discute d’un autre problème.
« plusieurs jours ? » — on se regarde + puis tout d’un coup on se rend compte que quelque chose dans la logique subjective ne collait pas : « ah bon, tu ne parles pas de tout à l’heure quand on est partis pour le club ? » – « non, pourquoi ? je parle de notre conversation d’il y a deux semaines ! » quand on a capté ça, on s’est roulé par terre morts de rire. OMG, comment est-ce que cela peut arriver ?

aujourd’hui, plusieurs années plus tard, on ne se souvient plus de quoi il s’agissait. ce qu’on a ressenti en revanche, ça on s’en souvient parfaitement.

Médéric, 28 ans, n’a pas grindr sur son téléphone. 12 mois sans drogue, 3 rechutes. De retour de Montréal après deux ans, il vit à Paris et travaille maintenant dans la communication.

La nuit. L’ennui. La solitude. Je suis là et je suis ailleurs. Je ne sais plus. Je me bats contre toi. Toi, ma voix intérieure, au plus profond de moi.

Cela fait neuf mois que je n’ai rien pris, le temps d’un cycle, ma petite grossesse. C’est loin et tout près, toujours une question de point de vue et le temps dans mon esprit a éclaté : il ne ressemble plus à rien. Je sais qu’il passe mais parfois j’ai l’impression d’avoir laissé passer plusieurs mois.

Un dîner avec des amis qui se transforme : un before sur les rails de coke. Mes amis comprendront que je n’en prenne pas et je peux m’amuser sans.

Je ne suis pas sorti d’affaire, je sais que cet équilibre est fragile. Et puis ils sont là, je ne serai pas seul, pourtant cette lutte est la mienne et je serai le seul à t’entendre me narguer et je prends une ligne pour assurer ton silence.

Nous finissons par sortir dans cette boîte je ne me sens pas à ma place. Je vois les corps qui dansent, se déhanchent, ondulent. Je vois les mâchoires crispées et les muscles tendus, les yeux fermés les lèvres sèches. Ça se mate, se colle, se frôle, rentre en contact ou s’évite. Je ne sais pas où me mettre, je ne sais pas ce que l’on attend de moi.

L’un d’entre nous décide finalement que nous avons fait notre temps et qu’il n’y a plus rien à espérer de cette soirée. Tu profites de ce moment pour commencer à te réveiller malgré la poudre dans mon nez.

Je me faufile au vestiaire, espérant que ce ne sera pas trop long et que tu te rendormiras. Je prends mes affaires et sors. Je ne sais pas quoi faire. Une fille que je ne connais pas partage son taxi pour me rapprocher de chez moi. Seul à nouveau, je ne sais toujours pas quoi faire. Je rentre en fumant, tu es réveillé. Une fois à la maison je tourne en rond.

Tu gagnes la première manche : je vais télécharger, profiler et trainer sur les applis. J’espère ne trouver personne pour assouvir tes pulsions. Trop tard, je discute, échange bref, rapide et efficace. Je trouve des excuses pour te donner raison et elles deviennent crédibles, tangibles. Je finis par craquer.

Il n’habite pas loin, je ressors. Je vais retirer de l’argent pour participer et jouer.

Je marche, toujours ce dilemme prêt à bondir au moindre doute pour abandonner et te faire taire. Mon corps ne veut pas mais il n’a jamais voulu. Il tente de dissuader mon esprit de t’écouter en me faisant mal : remontées acides, nausées, froid, tremblements. Mon ventre se contracte mais rien ne sort. J’abandonne, tu as gagné, cette nuit est à toi.

Un appartement miteux qu’il y a quelques années j’aurais quitté au plus vite. Lui ne me plait pas vraiment mais c’est réciproque : l’attirance minimum et la lueur dans le regard. Les choses sont claires : nous ne nous encombrons pas de détails, nous cherchons tous les deux quelqu’un pour accompagner notre passe-temps, un autre corps pour projeter nos fantasmes et s’abandonner à la luxure. Aller toujours plus loin, entraîné par les substances qui libèrent notre imagination la plus sordide.

Il ne s’agit pas de partager mais de ressentir quelque chose. Avec quelqu’un. Mais pas avec toi.

Paule, 30, Bi, habite à Berlin et chante avec des ami.e.s une fois par semaine dans une chorale.

Après une éternité, retour au Lab. J’y vais seul. Dans un premier temps nerveux et un peu dépassé. Je n’arrive pas à déconnecter ma tête et je ne cesse de cogiter sur moi-même. Un mec se fait baiser par cinq autres mecs hyper musclés. Bare. Puis cette vision secrète : moi aussi je pourrais bien le faire ça – me faire baiser le cerveau pendant des heures. Comment ils font les autres ? Je bois une bière et me sniffe un rail de coke, seul. Je dois d’abord me mettre au niveau. Puis je fais connaissance avec ce mec. Topless, musclé, il embrasse bien. Soudain tout est facile. On sort les bites, on joue, on se met en groupe, on baise tous les deux un mec. Encore une bière, encore une ligne. Comment peut-on laisser se terminer une nuit aussi bien. Je lui demande : « On va chez toi ? » Dans son appartement, il me demande « Tu veux de la Tina ? » Je suis un peu dépassé, mais en même temps un peu perché alors « Nan, pas pour moi, mais toi vas-y, t’inquiète ». Je veux que ça soit cool – je veux que ça soit OK. C’est son truc, et s’il en a envie – pourquoi pas ? Il se l’injecte, on baise, mais je remarque qu’en fait je gère absolument pas. Je me fais des films. Comment je suis arrivé ici ? Qu’est-ce que je fous ici ? Les pensées tournent dans ma tête. Tout d’un coup je me sens minable et dois penser à S. Celui qui, l’année dernière, le jour de son anniversaire, a collapsé dans un club. L’enterrement était une semaine plus tard, dans un trou du Nord de l’Allemagne. Dans la chapelle, on a passé un morceau électro. Que c’était triste. – Bref : qu’est-ce que je fais ici, avec ce mec, qui vient de s’envoyer du CrystalFuckingMeth ? Et pourquoi ai-je un tel problème avec la consommation des autres ? En fait je veux me casser, mon estomac se contracte, ça devient trop. Dehors, Karl-Marx-Allee, soleil perçant, high. Walk of shame un samedi on ne peut plus normal à Berlin. Je descends et je pense à moi et à ma vie. Mais qu’est-ce que je veux VRAIMENT ? Quelques jours après je suis de nouveau aux toilettes avec des gens, le smartphone et les lignes tournent et je pense : heureusement, je ne suis pas fini comme le mec à la seringue de la dernière fois.

Georg, 34 ans, travaille dans un bar et aussi ici et là. Il vit à Cologne et aime le cuir.

Ok, on parle de moi. Depuis que je suis retourné à Cologne, parce que ma relation s’est terminée, ou autrement dit, parce que mon copain m’a quitté (c’était la fin du monde pour moi), depuis, ma consommation de drogue a complètement changé. De temps en temps tout seul. Les applis de rencontre sont allumées, mais ça n’aboutit à rien. Du coup, je me fais des petites sessions avec moi-même. Quelle substance, ce n’est pas très important sur le moment. Tous sauf les downers. Je slame aussi de temps en temps. Mais c’est sous contrôle, c’est du temps pour moi, avec moi. Personne ne m’entraîne là-dedans. Mon plaisir. Là je ne dois pas fonctionné, pour et avec les autres. Pour être franc, je ne trouve pas ça vraiment problématique. Mais si ça se savait dans mon cercle d’amis, ça serait un vrai problème. Du coup, je fais ça caché, c’est un jeu risqué. Ça ne doit pas se savoir, ça rend ça aussi plus excitant. Mais la pression est énorme. Et ma défonce est complètement liée au sexe. Il n’y a pas de drogue sans avoir envie de baiser. C’est sûr que je me demande : « qu’est-ce que ça veut dire ? » Être seul pour ne pas se sentir seul parmi les autres. Se défoncer pour s’imaginer avoir une vraie et intense relation avec quelqu’un. Comment est-ce que je suis censé trouver un mec qui en a envie aussi ?

prêt pour le slamming

Léo, 23 ans, de Malte, n’utilise plus (pour le moment) d’applications de rencontres car il pense que son utilisation est un schéma addictif et abusif qui le fait se sentir en insécurité.

L’orgasme est à moi. Bien que parfois j’aimais le donner à quelqu’un d’autre. Un écran tactile. Une personne. Un mur. Une main. Une bouche. Un visage. Je ne savais pas vraiment pourquoi j’avais l’habitude de le donner. Maintenant, je suis devenu plus conscient de l’endroit où il peut aller. Si souvent, je le donnais sans aucune raison, et c’est là que le diable riait. * Maintenant, je préfère le garder pour moi, ou pour une personne et un moment qui, selon moi, peut être une providence pour quelque chose. Je ne savais pas que mon orgasme avait été volé juste devant mes yeux. Je n’étais même pas au courant d’un tel processus. De vol. Je vais économiser et voir ce qui se passe.

* Rire du diable : la clarté que vous ressentez après avoir joui

Andrés (31), from Bogotá, was writing this text during a road trip in California. He broke up with his bf right before last New Year’s Day.

We turn on the radio,
there is speed, there is lust.
So cold. And not empty.
You fuck me, you lie by my side.

There is a river,
more cocaine.
We feel the night.
and we have sex.

So hot
and now empty.
I’m sick,
red points everywhere.
You stay there.

Acid, acid, acid,
there are big buses and again.
Here is the night.
Then we dream, dreamt.
We both have each other.

There is the moon,
full moon.
All we can see are lights.
and we do not sleep.

And now,
there is the sea.
Are we walking or swimming?
I cannot remember.

Everything is faster,
electric.
Animals everywhere,
and the gloom.

The turn of the death.
The Big Sur cliffs,
and it felt like a kiss.
The days,
our love.

Viktor, 31 ans, 17 ans de défonce, 5 ans de shoot, 6 mois clean.

Je t’aimais bien, chez toi j’étais en sécurité. Tu m’aimais bien. Tu aimais Mona. Tu as tué Mona. Je le réalise seulement aujourd’hui, ici dans cette clinique, à quel point cela m’affecta. À quel point cette lointaine histoire, m’asphyxia.

Mais combien de sang peut bien couler d’un trou de balle ? – Ne fais pas tant de manières. C’est certes rouge écarlate, mais c’est principalement du J-Lube, enfin je crois. Non ? C’est toujours comme ça avec lui. Putain quel kiff, dit-il.

Il était mon gourou : mon premier Slam, comme cloué sur une croix, ça avait un goût d’ivresse. Planant. High. Mais j’étais pas chaud.
Veines surpiquées. Injecte encore au même endroit, on s’en fout.

Un mec planté sur chaque bras. Monstres fabuleux. Tous deux aussi froids que moi.
Je veux être dépravé, dis-je, je le veux. Les éclairs dans la tête se transforment bientôt en crampes à l’estomac. De même que ces belles visions d’enfance, faites de grillages et de fleurs. Tout devient du délire. Un de ceux qui ne s’en va plus.

Chie-moi dans la gueule, je veux le faire qu’avec toi, dis-tu. Défoncé. Je ne me suis jamais senti aussi high qu’avec toi. Pour moi, le jeu n’en valait pas la chandelle. Protagoniste parmi les protagonistes. Tous, moi, et tout ça, ma vie. La puanteur se transformait en parfum et le parfum redevenait puanteur. Se réveiller, c’est comprendre, c’est la mort.

Un fantasme de baise dans un ascenseur

Arne (43), IT guy from Ludwigshafen, grew up in Rostock: He learned to sail before he could swim. He has been with his current boyfriend for 18 years and has been married for a year with him.

We got cookies from someone, Roland Schulz and me, we were joining the coming-out group at the local gay centre, he 17, me 19. Neither of us had a plan, somehow the cookies were supposed to « preglow ». Neither of us liked alcohol – and hash, that sounded good to us. We went up to the old city wall, made out at the Schlüter Memorial, it was still bright, midsummer, everybody could see us, everybody liked us. All of a sudden everything was easy – we got under the clothes, really wild. The cookies worked, fell in love right away. In the Nikolai Church, that was ’96, there was a gay and lesbian disco, in the Protestant Student Union, we went in straight, dancing was out of the question. It was so hot, Roland was so hot. So up on the gallery, the choir loft, behind the organ, the perfect hiding place. Jeans down, tongues everywhere, no idea about fucking. It didn’t matter. No holding, everything was so fun, everything was so right. Nobody knew me like that, me neither.

When we woke up, the music was off. All the people: gone. – Shit. The heavy wooden door locked and we, alone in the cool side aisle. Broken bottles still on the dance floor. I don’t remember how we finally got out. I only had eyes for Roland. That was my first sex.

Octavio, 28 ans, auteur-compositeur de Rio de Janeiro (BR), étudiait à Berlin. Récemment, il a été drogué intentionnellement avec des substances psychoactives sur une application de rencontre. Au service des urgences d’un hôpital, on lui a dit d’aller voir la police pour signaler l’incident. Ce jour-là, il a dit : « L’écriture ne peut pas aider, mais un thérapeute le fera. »

GuiLty aS Dream
Assis sur la civière
Il m’a demandé
Qu’est-il arrivé ? Comment savez-vous ce qu’il a fait ?
Le jugement était plus fort que son mauvais anglais
Je suis désolé pour toi
Mais aviez-vous demandé pour la drogue ?
Est-ce-que vous le connaissiez ?
Vous devriez acheter votre propre drogue ?
Pouvez-vous voir ce qu’ils voient ?
Je suis coupable d’être une victime
Puis-je demander du LSD dans les verres ?
Puis-je demander pour un traumatisme ?
Pour toutes les hallucinations ?
Sont-ils en train de me suivre ?
Me faire du mal ?
Me juger ?
Ils sont
Tu es
Que voulait-il avec ça ?
Je suis brisé et je ne saurai pas non plus pourquoi.

Slammer anonyme de tumblr.com, septembre 2019

La chose que je trouve la plus exaltante à propos du slam est le risque que nous prenons volontiers tous les jours. Chaque fois que je mets cette aiguille dans mon bras, je mets toute ma vie en jeu et – d’une manière malsaine – être si proche de la mort me fait me sentir plus vivant que jamais.

Le temps semble ralentir alors que j’attends anxieusement l’éclat du rouge écarlate qui survient lorsque j’ai atteint ma cible. Je trouve la veine avec facilité – je l’ai déjà fait plusieurs fois auparavant. Alors que je pousse le piston de plus en plus loin, je peux sentir mon cœur trembler. N’importe quelle seconde pourrait être ma dernière, et pourtant je continue à pousser jusqu’au bout. Parce qu’à ce moment – quand la goutte finale entre dans ma circulation sanguine – le monde s’éloigne et il n’y a que du bonheur. Cela me coupe littéralement le souffle ; je tousse. Alors que je tire l’aiguille avec des mains tremblantes – ma respiration est superficielle et irrégulière – je vacille au bord de la vie et de la mort. C’est là qu’est NOTRE place.

Quatre hommes queer

Jan (43), geographer and South America activist, lives in Freiburg (BR) and is home on the cruising apps.

[Last Fetish Easter Monday, in Berlin
on Grindr]

Should I come over
to you or not?

if you make it to dump 3
loads you are the king.

put me coca in the cunt,
to open her like a barn door.
And I’ll be a rocket.

But bring something
to make me super high. 

Sorry, what?, I’m
not your drug cab.

[Hours later]

yeah, sorry. was not
really clear in mind. 

wait a moment, I skype
with Colombia right now.

Colombia?
Drug mule?

[I am outraged.]

Nooo. Nonsense.
Have to organize my trip
to COL starting next week.

i’ll pay you for that. What
uppers do you have still?

[My interest in this guy is
now almost at zero]

So what? Not coming?
I’m kinda stoned.

no, sounds stressy.

3 cumshots in an hour would be
also pretty exhausting.

that’s not what i meant, but,
that you want me to be your drug taxi.

should have called mine.
we can do it next week as well.

no, i’ll be on my travels then.

yeah, bring me the good 
stuff from there.

[End of the conversation]

Cesc, 30 ans, de Barcelone. Il est maçon. Dans son temps libre, il peint des tableaux. Lors de ses sex dates, il ne prend généralement pas de drogues, mais ce n’est pas un problème pour lui si les autres sont pétés.

Pandémie. Crise. Le pays entier en confinement. La fête a été annulée, en symbole de responsabilité sociale. Dans le lit, un dernier regard sur Grindr. « Hé, je suis avec quelqu’un, tu nous rejoins? » C’est la même personne que mon ami m’avait montré, celui avec qui il était en train de tomber amoureux.
Et alors ? Personne n’appartient à personne, puis ça ne change rien, c’est juste du sexe. « Où? » – « Dans mon appart. »

Deux garçons m’attendent, nus. Les deux se droguent, moi pas. Ils m’en proposent. Je n’en veux pas. On baise, on s’embrasse, on baise encore. Je sens un équilibre parfait entre nous trois.

Un quatrième mec nous rejoint un peu plus tard. Ma liberté personnelle est à ce moment plus importante que la distance sociale imposée. Le soleil passe à travers la fenêtre. Déjà la lumière du jour ? Ca fait combien de temps que je suis ici ?
Nous avons terminé. Une baise dont je me souviendrai longtemps. Pour un sex date de groupe, on s’occupe étrangement bien des uns des autres.

Le sexe passe toujours en premier, ensuite le reste : mes obligations en tant que citoyen, en tant qu’ami, envers moi-même, envers mon corps. J’aurais pu perdre l’amitié de quelqu’un de qui j’étais en train de tomber amoureux, parce que je voulais être égoiste. J’aurais pu transmettre le coronavirus. Pire que tout, j’aimerais regretter cela, mais je n’en suis pas capable. Cela dit, je ne le ferai plus. J’en paye encore le prix. Peut-être trop.

Mephisto, 271, Commandix de la TransCapsule QRT2447, deux mois de vol retour en hyperdrive, seul à bord (ce pourquoi ça compte comme une quarantaine) pour six mois de vacances sur Terre bien méritées. Son récit est la seule fiction de cette collection. Mephisto est un célèbre chemsexonautix et ne laisse passer aucune occasion.

À l’instant glissé à l’intérieur. Déjà méga-défoncé et trois langues dans mon cul. Tout de suite, à la première occasion, c’était clair, mais c’est comme ça que je me connais : foncedé. J’attendais ça depuis des mois. Une séance à l’AnthropoCenter AL PARKER. Ils offrent nouvellement des retraites Chem-Sex-O-Balance et pas seulement en VR. On peut amener jusqu’à 6 personnes et en plus ça compte comme des heures de travail : « Entraînement Utopie Régénérateur ». Enfin de la bonne baise, c’est ouf ! Le dernier gadget c’est des shots de phéromones, on peut même faire des reconstitutions de sessions de Chemsex. Mon vieux compagnon Faust est venu, c’est vraiment génial, tellement attirant ce mec, même après toutes ces années. Nous sept nous mettons d’accord sur les shots anti-bodies et lançons un dé pour voir qui va s’occuper des autres. C’est la nouvelle règle du jeu : une personne reste sobre pendant la session. Comme ça elle nous assiste si quelque chose tourne mal et elle documente les événements pour le debrief. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne participe pas à l’action. Après tout, on est tous là pour s’amuser. Cette pratique, on l’a construite au fil des ans. Tout le monde kiffe toujours grave sur le capitaine de soirée : d’une manière ou d’une autre, il est toujours dans le feu de l’action, jamais exclu, une partie de notre corps collectif excité pour les prochaines 24 heures.

Je bande grave : mon short en nylon est sur le point d’éclater. J’embrasse sauvagement l’une d’entre eux, une Amazone gay. Et les autres se joignent à nous. Est-ce une bite ou un homogramme dans ma main ? Les shots sont administrés et font déjà effet. Je suis enfoncé dans les poils du torse de Faust, juste devant mon nez, je sens, je goûte, je lèche, je respire. C’est tellement réel, putain…

Huit longues semaines sur le chemin de retour vers la Terre et je suis seul dans le vaisseau cette fois. Je passe des jours dans le centre de commande étroit. Parfois, je traîne dans la capsule d’éjection. Il n’y a pas grand-chose à faire. Je réfléchis beaucoup (qu’est-ce qui vient après le communisme ?) et je compte les étoiles noires. Bien sûr, il y a tous ces Cam-Groups, Sex-Streams, Live-Forums. J’ai même eu un Sex-Bot comme plan cul pendant quelques temps. Mais tout ça m’emmerde. Il y a aussi toutes sortes de substances psychoactives dans la pharmacie de bord. Hier, j’ai pris de la Sensu Kétamine DR. Celle-là n’est même pas censée avoir de l’effet sur Terre, à part dans les Dark-Rooms. Mon trip était tellement rétro et mon excitation complètement fragmentée. « Un moment arrive où tu ne peux plus branler la misère hors de ton système », je dis à Faust sur le vidéophone : « quel est le plaisir de tripper tout seul ? » me répond-il. C’est bon de pouvoir parler à Faust quand je me sens seul. C’est différent sur la station spatiale. Nous ne sommes que quatre là-bas, pendant des mois, mais je ne me sens jamais seul. Franchement, l’épreuve, c’est toujours le vol de retour. La quarantaine est une putain de torture !

La première chose que je ferai sur Terre ce sera une session ! Encore des semaines à y aller, mais je suis déjà connecté sur ChemZoom à la recherche de mecs qui vont me joindre. Cette planification me rend de plus en plus fou et en chaleur chaque jour. Il faut encore que j’apprenne à apprécier l’anticipation. J’ai déjà trois matchs et nous avons un rendez-vous !
Longue journée aujourd’hui. Je m’écroule dans les brumes de la voie lactée.

Je sors de la navette et je respire l’air de cette Terre. C’est l’été ! La première personne que je rencontre est un gars de l’équipe du sol. Cheveux noirs, uniforme marron à manches courtes, cuisses adhérentes et une chemise déboutonnée jusqu’au nombril – trop sexy, je ne peux pas détourner le regard. Cette bombe mérite une invitation à notre ChemRetreat, qu’on baise tous ensemble ! Pendant la remise des bagages, cette silhouette rayonnante vient vers moi et pose sa main sur ma poitrine. Je retourne le geste et mets la mienne sur la sienne. L’énergie traverse chaleureusement, de l’un à l’autre et en sens inverse. Il est devenu courant sur Terre de se saluer en posant une main sur le cœur de l’autre après la fin de la dernière grande pandémie. Il me regarde profondément dans les yeux et me dit : « Bienvenue sur la planète Terre, Commandix Mephisto ! ». Ça m’électrise. J’ai immédiatement la trique et je me dis : enfin, du contact physique !

prêt pour la baise

Informations

INFORMATIONS ET CONSEILS

Nous n’offrons pas de conseil sur les drogues ou le chemsex. Sur nuit-blanche.ch ou sur technoplus.org, tu trouveras des informations fiables sur les substances, des conseils pour une utilisation plus sûre et des réponses en ligne à tes questions.

Plus d’informations sur l’utilisation mixte, ses effets et ses dangers sont disponibles sur le site chemsex.be/reduire-les-risques/melanges. Des informations et des conseils sur le Chemsex sont aussi disponibles en plusieurs langues sur le site de Mancheck (mancheck-berlin.de). Tu peux également rencontrer les acteurs du projet dans les soirées LGBTIQ* à Berlin et obtenir des flyers et des articles sur une utilisation plus sûre des drogues, tels que des aides au dosage du G (pour la consommation de GBL/GHB), des accessoires pour sniffer safe et des slam packs pour la consommation de substances par voie intraveineuse.    

Le checkpoint à Berlin www.checkpoint-bln.de sur la Hermannplatz ou à Paris lekiosque.org/checkpoint sont les endroits où aller si tu as des questions concernant ta santé mentale, ta consommation (problématique) de drogues ou d’alcool ainsi que sur les aspects sociaux, et toutes les questions sur le VIH, les infections sexuellement transmissibles (IST) et sur les rapports sexuels protégés. L’offre s’adresse aux hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes ainsi qu’aux personnes queer, transgenres et à leurs proches.

PREMIERS SECOURS

Chemsex First Aid (en allemand, anglais, espagnol et français) : www.davidstuart.org/chemsex-first-aid-fr (également disponible en pdf)

DRUG CHECKING

Le drug checking est actuellement en projet à Berlin (lancement prévu dans le courant de l’année 2020). Tu pourras y vérifier le contenu et le dosage de tes substances. Tu devras probablement attendre jusqu’à 3 jours avant de recevoir les résultats. Un laboratoire mobil qui teste les drogues directement sur place lors de soirées/festivals n’est pour le moment pas prévu.

CONSOMMER DIFFÉREMMENT/ FAIRE UNE PAUSE / ARRÊTER

Tu peux remplir un questionnaire en ligne (traduit en 22 langues): davidstuart.org/care-plan-fr

Pour tous ceux qui souhaitent réduire leur consommation ou y mettre un terme, Drogue Info Service (www.drogues-info-service.fr) propose des conseils individuels et des groupes de rencontre réguliers (notamment autour du  « Chemsex »), des offres thérapeutiques, des logements assistés, etc. Si tu cherches un programme d’aide qui n’exclut pas ta consommation, nous te recommandons de te renseigner directement lors de ton premier contact, car de nombreuses institutions s’orientent vers un travail sur l’abstinence.

SAFER USE


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© Love Lazers 2020. Tous droits réservés aux  auteures des textes et aux Love Lazers. Série photos : « The High And Horny Berlin Shots » by Matthias Wehofsky. Models : Sergio, Tristan, Cristian. Concept : Falk. Traduction : Iván, Alejandro, Phiiivo, Sergio, Jérémy, Andrés, Médéric, Alessio, Andrea, Gautier, Jacob, Dr. Nihil, Falk, Cristian, Fabian, Yam. Si tu as des histoires pour Mephisto II, tu peux les envoyer à mephisto@lovelazers.org (également de manière anonyme). Nous nous réservons le droit de raccourcir les textes et d’en publier une sélection. Nous ne laissons aucune place aux représentations dégradantes.